jeudi 25 mars 2010

The mustache of Errol Flynn



Mercredi 24 mars 2010.

J'étais en retard. Plus exactement, j'avais quinze minutes de retard. Tout ça à cause de travaux obligeant le tram à dévier de son trajet habituel. Résultat des courses : je me suis retrouvé à Forest!!!!!! Je descends et dois remonter deux avenues, jusqu'au carrefour menant à la " dernière ligne droite ". Je déteste Bruxelles.

Là, je suis dans la commune de ma destination... mais je ne suis pas encore arrivé. Des navettes de bus reprennent les trajets des trams. Problème, le bus devait, lui aussi, suivre un parcours parsemé de déviations. Au final, j'ai dû terminer à pied. Je remarque un monsieur, de petite taille, conduisant une brouette dans l'allée menant à la demeure de André Kicq. Courant lorsqu'il ferme la barrière, je lui dis que j'ai rendez - vous avec Monsieur Kicq.

Vraisemblablement d'origine hispanique, ce monsieur m'ouvre la porte d'entrée et me demande d'attendre. Il est 17h15. André Kicq arrive, en costume cravate, arborant son habituel petit sourire. Je remarque qu'il marche avec difficulté. Nous nous saluons et nous montons à l'étage.

Lorsque je lui montre son portrait, il a une réaction assez curieuse :
  • Vous m'avez fait avec une tenue de pilote actuelle, de panthère.
Surpris, je lui réponds :
  • Non, pas du tout!
Apparemment, il avait confondu les ombres des plis de son Battle Dress avec la fourrure tachetée d'une panthère :
  • Ce qui m'enchante, c'est de voir tous ces cheveux là, dit - il en souriant.
Nous commençons à rire.

Selon lui, je l'avais représenté avec une moustache à la Errol Flynn. André avait, dans ses souvenirs, l'impression qu'elle était plus fine. Et pourtant, je l'avais représenté comme elle était sur la photo qu'il m'avait, si gentiment, envoyé. Discutant de mon projet de B.D., de mon roman comme il l'appelle, nous dérivons sur le sujet des créatifs dans la publicité, etc... Il m'apprend, notamment, que Peyo ( le créateur des Schtroumpfs ) avait travaillé dans son agence de publicité pendant dix ans. Durant notre discussion, il me dit une chose exacte à mon sujet :
  • Vous me faîtes penser à un rêveur.
  • Je suis un rêveur, lui répondis- je.
André avait vu juste, et lisait en moi comme dans un livre ouvert! A la fin de cet entretien, je lui demande si je peux rencontrer son épouse. Prenant son portrait, nous descendons et nous dirigeons vers une porte qui mène au salon. L'intérieur est d'un grand luxe. Je peux dire qu'il respire la noblesse. Je suis présenté à son épouse, Madame Mariette Polis, avec laquelle il est marié depuis soixante et un ans!!!! C'est une dame très agréable, ayant un certain maintien. J'ai, eu également, l'occasion de voir leur chien, un magnifique labrador noir.

Parlant du portrait, André explique qu'il s'était fait poussé une moustache. Mais, lors de sa rencontre avec son épouse, il avait dû la raser car elle avait poussée un cri d'horreur!!! Tous les deux se mettent à rire.

Prenant congé de mon hôte, il me remercie pour le portrait et me dit, en m'appelant par mon prénom ( c'est le premier des anciens pilotes à le faire ), qu'il est prêt à m'aider dans mon travail. Je lui répond que ( concernant le portrait ) c'était la moindre des choses. Là - dessus, André me dit :
  • Ce n'est pas la moindre des choses, non, c'est que vous avez du cœur dans ce que vous faîtes. Bonne chance dans la vie.
  • Merci... Bonne soirée à vous. Au revoir.
Il me serre la main et je quitte sa demeure. Il est 17h42.

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